Le trafic maritime en Afrique représente une tendance croissante ayant des implications tant économiques que sécuritaires. Il est estimé que 90% du trafic destiné au continent africain transite par voie maritime. Connaissant une croissance de 7% des échanges maritimes, le continent africain, qui représente 5% du trafic mondial et 2% du trafic conteneurs, est considéré avec intérêt par les acteurs du secteur pour son potentiel ainsi que ses vulnérabilités. Par ailleurs, certains ports d’Afrique de l’Ouest et Centrale représentent des infrastructures critiques pour l’économie des pays de l’hinterland. Stratégiques, ces infrastructures sont cependant vulnérables aux risques, intentionnels ou non. Les ports peuvent constituer des cibles pour des organisations criminelles (terrorisme, vol, contrebande, trafics humains et de biens illicites et dangereux). Des attaques terroristes auraient des conséquences considérables tant sur les populations urbaines, sur les infrastructures portuaires que sur les économies locales et régionales en raison de la disruption des activités portuaires. Enfin, le risque industriel est plus élevé dans certains ports intégrés dans des zones à forte densité urbaine.
Compte tenu de ces facteurs de risque, la Commission européenne a développé une politique maritime pour engager le renfort de la sûreté-sécurité des infrastructures portuaires et financer un projet dédié d’assistance technique, Western and Central Africa Port Security (WeCAPS). Ce projet, opéré par Expertise France, s’appuie sur les cadres réglementaires internationaux et les bonnes pratiques en matière de régulation de la sécurité portuaire comme fondations stratégiques. Celles-ci incluent notamment la conformité avec le chapitre XI2 de la Convention SOLAS, son code ISPS annexé, la mise en œuvre de bonnes pratiques industrielles et des normes en vigueur, le soutien à la formation d’acteurs engagés dans la sécurisation d’infrastructures portuaires.